Les Allemands seraient le peuple qui voyage le plus à l'étranger, selon cet article. Pour en avoir rencontrés dans chacun de mes voyages (notamment lorsque je me baignais dans une source thermale perdue dans les Andes vénézueliennes), je suis enclin à être d'accord avec cette constatation. J'ajouterais cependant que les Asiatiques, toutes origines confondues, les Australiens et les Canadiens représentent aussi d'importants contingents de touristes.
D'ailleurs, c'est généralement en voyage que je me sens le plus patriote: quand je vois un drapeau canadien sur un sac à dos ou quand j'entends un accent québécois, je suis porté à aborder ces voyageurs. La sympathie est alors au rendez-vous; parfois la relation ne dure que quelques secondes, mais d'autres fois elle s'étire sur plusieurs jours. Ainsi, j'ai échangé seulement quelques mots avec un couple de Gatineau, dans les escaliers menant en haut de la tour de la cathédrale Saint-Guy de Prague; mais j'ai passé trois jours à explorer Prague avec Catherine, une fille de Sherbrooke que j'ai rencontrée par hasard dans les rues de la ville. Bon, j'avoue que je n'ai pas adoré faire la connaissance d'Alain, dans un hôtel de Margarita, car il me rappelait beaucoup trop Elvis Gratton, mais de façon générale, je trouve ces rencontres agréables.
Je pense que chaque touriste, peu importe son pays d'origine, vit le même phénomène, quand il croise un ou une de ses compatriotes. Un lien se crée alors à partir du fait que les personnes en présence peuvent comparer leurs impressions en se basant sur les mêmes référents culturels. On a à ce moment-là le sentiment que nos expériences ont un sens que l'on peut partager, tout en ayant la certitude que l'autre comprendra ce que l'on veut exprimer. Il y a un je ne sais quoi de réconfortant, dans cette situation. Surtout quand les choses vont mal pour nous.