vendredi 30 novembre 2007

Je reviens à Caracas

Je suis de retour à Caracas pour quelques jours. Dans mes messages précédents, je mentionnais qu'il y avait certains aspects de la ville qui me déplaisaient. Ils m'agacent encore, mais je dois avouer que quand je suis entré dans la ville, accompagné par le soleil et la toune "Don't take me for granted" de Social Distortion (non mais, quel groupe!), j'étais heureux. Après un mois d'un rythme de vie léthargique à Sanare, j'avais faim pour de l'action. Et de l'action, il y en a, à Caracas.

Je suis retourné à la posada où habite Marilou. Le quartier Antímano commence à m'être familier, je reconnais les commerces, les rues et même certains chiens errants. J'ai toutefois remarqué l'apparition d'un local des Témoins de Jéhovah près de la posada. Ils sont vraiment partout...

J'ai donc revu Marilou, pour la première fois depuis un mois. C'était super de la revoir! Autant j'aime voyager et découvrir le monde, autant il est important pour moi de garder contact avec mon univers. Ce fut donc une belle soirée de retrouvailles. On s'est racontés ce qu'on a vécu depuis un mois. On est d'accord sur un point: novembre est un mois long, plate et pénible, peu importe le pays où l'on se trouve. C'est vrai, quand on y pense: il fait de plus en plus froid, les jours sont de plus en plus courts, l'hiver s'en vient. Beuh. Mais décembre s'en vient, je passe quelques jours à Caracas, alors tout ira bien.

mercredi 28 novembre 2007

Problèmes d'Internet et retour à Caracas

J'ai eu des problèmes d'Internet plutôt sérieux depuis quelques jours, alors c'est pourquoi je n'ai pas beaucoup écrit. Il se peut que j'en ai encore dans les prochains jours. Heureusement, je serai à Caracas à partir de demain. Je vais voir Marilou, j'ai besoin de sortir de la campagne. J'aurai droit à une dose de ville bien vitaminée. Ah Caracas! Son trafic démentiel.... ses odeurs si caractéristiques... ses bruits infinis... ça promet!! J'écrirai dans les prochains jours, histoire de rattraper le temps perdu.

mardi 27 novembre 2007

Finie la Feria

La deuxième édition de la Feria Internacional del Café de Sanare est terminée. Ce fut une fin de semaine bien remplie. J'ai assisté à plusieurs conférences données par des intervenants de nombreux pays, dont le Pérou, le Guatemala et les États-Unis. J'ai appris beaucoup de choses sur l'industrie du café. C'est un univers très vaste, qui couvre autant l'Amérique que l'Afrique que l'Asie. Il se caractérise notamment par la présence d'un grand nombre de problématiques, qui étaient au coeur des discussions.

J'ai aussi rencontré des gens vraiment intéressants, comme Matt Earley (un torréfacteur des États-Unis), Freddy Rojas (je crois qu'il est professeur d'université au Pérou) et Luis Navarro Váscones (un importateur de café du Pérou). On a beaucoup jasé ensemble, autant de choses sérieuses que d'autres plus frivoles. On a aussi vécu des moments plus légers, plus festifs. Samedi soir fut vraiment une merveilleuse soirée. J'ai découvert la vie nocturne à Sanare. Habituellement, je ne sors pas le soir. Ce n'est pas recommandé de se promener seul dans les rues, même si Sanare est une petite ville. Je suis une cible de choix, avec mon look.

J'ai donc pu constater à quel point c'était plus vivant que je ne le croyais, ici. Les stands à hot dogs font leur apparition lorsque le soleil se couche; des bandes de jeunes se tiennent en divers lieux de la ville; les resto-bars accueillent les personnes en quête de bière. Matt, Luis et moi étions guidés par Luis, le propriétaire d'une posada. Il était vraiment cool, il nous a promenés d'un bout à l'autre de Sanare. On a commencé dans une tasca-restaurant où les hommes (aucune femme!!) jouaient à la bola criolla, une variante de la pétanque. Les boules pèsent deux kilos chacune! J'étais avec Kellie, son chum José Angelo, Angelo, Luis, Matt et Luis. On n'a hélas pu essayer cette activité, mais on a joué à un jeu de cartes très amusant, tout en consommant de la bière.

Kellie, José Angelo et Angelo sont ensuite rentrés, mais les autres et mois avons poursuivi la soirée par une tournée de resto-bars. J'ai découvert des endroits agréables, fréquentés par des gens sympathiques. On a terminé la soirée dans la rue, assis près d'un des stands à hot dogs. J'ai déjà parlé du hot-dog colossal que j'ai mangé, alors je n'insisterai pas. Mais quand je suis rentré ce soir-là, j'étais très satisfait de cette virée.

Le dimanche fut plus relax. La plupart des invités internationaux était reparti; le public était moins nombreux; les exposants ont plié bagage très tôt dans la journée. La deuxième édition de la Feria internacional del Café de Sanare s'est donc terminée sur une note plus tranquille. J'ai bien aimé ma fin de semaine, car pour une fois, il y a eu de l'action à Sanare.

samedi 24 novembre 2007

Quel party!!

Woooaahhhh..... quelle soirée incroyable à brosser avec Matt, Luis (super cool monsieur de Lima), Kellie (une Américaine qui a adopté le Venezuela) et les autres!!! Au programme, merengue campesino, bola criolla (la variante locale de la pétanque), plein de bières et le plus gigantesque, gras et riche hot-dog que j'ai mangé de ma vie. Ouf... vais me coucher et essayer de digérer ce monstre.


Alcools de café, artisanat et conférences

La Feria del Café de Sanare bat son plein!! Hier, j'ai assisté à plusieurs conférences très intéressantes sur l'industrie du café en Amérique du Sud et Amérique centrale, j'ai rencontré des gens formidables (Freddy Rojas est un homme fascinant!) et j'ai fait quelques achats fantastiques, comme cet excellent ponche de café (comme le ponche de cacao de Chuao, mais le goût rappelle vraiment le Bailey's) et une exquise liqueur à base de café. J'ai aussi acheté une bouteille de fort maison (ça décape!! C'est fait avec une herbe appelée mata de Cocuy) et quelques pièces d'artisanat vraiment superbes. Ce fut une journée très agréable.

Je suis un peu pressé, mais je raconterai en détails la Feria dès que possible.

jeudi 22 novembre 2007

Feria, messe, Solera et resto

C'est parti pour la Feria del Café de Sanare!! Première activité: la messe de 18 h. Ça faisait des années que je n'avais pas assisté à une messe complète. C'est toujours aussi ennuyeux. Je comprends le besoin d'exprimer sa foi, il y a quand même une beauté dans cette ferveur, mais pour ma part, je préfère la vivre intérieurement. Je ne crois pas en un Dieu institutionnalisé, mais je crois en qqchose, une force, un mouvement, une énergie. Je ne lui donne pas de nom. Ça ne sert à rien. On ne se parle pas avec des mots, de toute façon.

Puis, ce fut le départ pour le resto de la posada El Cerrito. Décidément, l'endroit est en train de devenir mon lieu de prédilection à Sanare (là et le petit banc en béton, en haut de la colline, près de la laverie). On était huit; Matt (qui vit sur la route de Madison), Freddy (un Vénézuelien qui habite au Pérou et qui a fait son doctorat à Paris... il parle un français impeccable!), Luis (il est super cool, mais je ne sais pas encore d'où il vient. Il parle anglais et semble connaître un peu le français), un homme du Costa Rica dont je ne connais pas le nom, mais qui coordonne les activités de coopératives de café au Guatemala, une dame de Caracas (je ne lui ai parlé... encore), William (un des responsables de la Feria), un autre responsable de la Feria et moi.

J'avais soupé avant de sortir, alors Matt et moi avons commandé de la bière. C'était ma première bière à Sanare, une Solera Azul. Elle était bien froide et bien bonne. Longue jasette avec Matt sur nos expériences de voyage (il a du vécu...), sur sa famille (il est marié et il a deux petites filles), etc. Puis, la serveuse a déposé une assiette devant moi. J'ai tout mangé. Faut croire que j'avais encore faim. C'était encore une fois très bon.

Enfin, après le repas, on est tous rentrés dans nos posadas. On a un déjeuner à 7 h demain, avant le début des conférences. Ouf... le réveil sera pénible, je le sens. Au moins, il y aura du café...

mercredi 21 novembre 2007

Couleur café au lait

On est donc partis dans un véhicule gouvernemental, en début d'après-midi. Le ciel était couvert, mais on pouvait quand même apercevoir les paysages absolument bucoliques du coin. On a roulé un bon moment sur les routes qui zigzaguent dans les montagnes. Les champs de café étaient disséminés sur les pentes, dans la région du parc national Yacambú. Des routes cahoteuses, sinueuses... ici, un 4 X 4 peut enfin être utilisé à son plein potentiel.

Ce fut très instructif. J'ai vu le processus de culture et de récolte de A à Z. Par contre, ici, on ne fait pas la torréfaction des grains. On les cultive, on les récolte, on les sèche, puis on les envoie à des intermédiaires, qui s'occupent de cette étape (et des suivantes, comme l'exportation). Les grains récoltés sont de diverses couleurs: du jaune au vert au rouge, en toutes sortes de teintes. Une fois séchés, ils deviennent bruns ou beiges.

Les installations sont plutôt modernes, ce qui contraste avec les lieux, qui eux, ne semblent pas avoir changé depuis des décennies, voire des siècles. Une épaisse végétation couvre le territoire, percée seulement par quelques maisons éparses. Le café se cultive dans des lieux reculés, hors des routes principales.

On a rencontré plusieurs caficulteurs. Ils étaient très sympathiques, pour la plupart. Ils avaient l'air heureux de voir un États-Unien et un Canadien s'intéresser à qu'ils faisaient, à ce qu'ils vivaient. Leurs conditions de vie sont pénibles: ils n'ont pas accès à beaucoup de commodités et ils sont éloignés de tout. De plus, leur travail paraît difficile, très physique. C'est pourquoi des coopératives se forment depuis quelques années pour revendiquer des prix plus justes pour le café, des prix qui permettront aux caficulteurs de retirer davantage de revenus de leur travail et d'améliorer ainsi leur qualité de vie. C'est une cause qui est au coeur de la vie de tous les habitants de Sanare.

Cette cause, locale, trouve écho dans d'autres pays, où les caficulteurs connaissent un sort semblable. La Feria del Café de Sanare commence demain; l'événement réunit des caficulteurs, des chercheurs, des intervenants de tous les niveaux politiques, afin que tous ensemble, ils cherchent des solutions aux problèmes que vivent les caficulteurs, qui affectent l'industrie du café. Amère América, hein Luc?

Après avoir vu de mes yeux comment se cultive le café, dans quelles conditions les caficulteurs doivent travailler, je pense que le geste d'acheter du café équitable a réellement un sens. Il est p-ê plus cher à l'achat, mais il provient d'une filière où il y a eu moins d'intermédiaires, ce qui permet aux producteurs de bonifier leurs revenus. Et ils en ont bien besoin.

Pendant que je revenais des campos, le soleil est apparu. Les paysages étaient encore plus beaux. En certains endroits, des vallées étaient couvertes de nuages et les rayons du soleil passaient à travers eux. Wow. Une journée qui justifie le voyage.

Pour des photos:
http://stephanepageau666.myphotoalbum.com/view_album.php?set_albumName=album26

Couleur café

Ce fut le genre de journée qui justifie le voyage. J'ai visité plusieurs fincas, des lieux où l'on cultive le café. Sanare est la capitale du café au Venezuela : le café compte pour 95 % de sa production agricole et pour 30 % pour de la production nationale. Alors je m'étais promis de voir de mes yeux une plantation de café. Oui, j'en avais vu une, à Santa Rosa de Fila, mais je voulais quand même connaître ce trait si caractéristique de Sanare.

La journée a commencé par un copieux déjeuner au resto de la posada El Cerrito (si vous passez par Sanare, allez-y, c'est super, comme endroit!). J'étais avec Maximiliano (le coordonnateur du plan du café pour la municipalité Andrés Eloy Blanco, où se trouve Sanare), William (un employé de l'hôtel-de-ville), Enrique (un caficulteur) et Matt (un gars de Madison, Wisconsin, qui travaille pour Just Coffee, une entreprise de torréfaction de café équitable. Il connaît personnellement Laure Waridel, d'Equiterre!). Après le repas, on a été faire un tour à une station de radio locale, pour des entrevues. Et non, on ne m'a pas interviewé...

Et ensuite, on a été dîner au restaurant de la posada. La cuisine y est vraiment délicieuse! Puis, enfin, on a été dans les campos... À SUIVRE

dimanche 18 novembre 2007

Mérida!!!!!

C'est officiel, je vais à Mérida au Jour de l'An, avec Marilou, Alexis et Annie!!!! Ce sera incroyable!! J'ai entendu beaucoup de commentaires dithyrambiques sur cette ville, tant par des "étrangers" que par des Vénézuelien-nes. Tout le monde est d'accord sur une chose: c'est la ville la plus géniale du pays. J'ai rarement entendu une telle unanimité à propos d'une ville, à part pour Prague. C'est sûr qu'autant d'éloges peuvent créer des attentes élevées, mais j'ai un bon pressentiment, le même que j'avais avant d'aller à Prague. Je n'avais pas été déçu, au contraire: ce sera la même chose pour Mérida.

On dormira à la posada El Escalador, qui est gérée par Geneviève, une Québécoise qui vit maintenant ici. Elle va nous organiser quelques activités formidables: d'abord, le 31, on prendra part à un méga-souper vénézuelien/andin du Jour de l'An en compagnie d'un groupe d'environ 20 Québécois-es... whoooaaa!! Ça va fêter solide!!! Surtout que je n'ai pas pris une seule brosse digne de ce nom depuis que je suis au Venezuela...

Puis, on participera à deux excursions dans les Andes. On fera du trekking à pied et à dos de mules, on prendra le plus long et le plus haut téléphérique du monde (12,5 kilomètres de long, 4765 mètres d'altitude!!) et on se baignera dans les eaux thermales de la montagne de La Musui, entre autres.

Ouin, j'ai vraiment hâte au Jour de l'An.

samedi 17 novembre 2007

Bélair est mort!!

Mais qui est Bélair, dites-vous? Question légitime. Pour les Magogois-es, François Bélair est une légende. Ce singulier personnage était très connu dans la ville. Il était célèbre pour ses sacs en jeans bleu au logo du 75e anniversaire de la Dominion Textile de Magog, son air béat, ses phrases fétiches telles que "moi chu beau, toé té pas beau" et son éternel Pepsi à la main. Il n'était pas un clochard, bien qu'il déambulait dans les rues à la recherche de monnaie oubliée; il était plutôt un être marginal, atteint d'une légère déficience intellectuelle. Un être inoffensif et amusant. Je ne saurais compter le nombre de fois où il m'est arrivé de le croiser, au dépanneur près de chez mes parents... et chaque fois, il buvait un Pepsi. Il buvait constamment du Pepsi.

Il est mort le 10 novembre dernier, à 58 ans, des suites d'un bref mais fulgurant cancer de l'oesophage. À cause du Pepsi? Qu'en sais-je, je ne suis pas médecin. C'est drôle, mais ça me fait qqchose de savoir qu'il n'est plus là. Il faisait partie des meubles à Magog. C'est comme un monument qui disparaît. Magog sans Bélair... c'est difficile à imaginer. Mais ainsi va la vie...

Bonne fête Pierre!!

Bonne fête Pierre!!

Pour ceux et celles qui ne le savent pas, Pierre est mon grand frère. Je doute qu'il soit un lecteur assidu de mon blogue (Internet n'est pas d'un grand intérêt pour lui), mais si jamais il tombait dessus, comme ça, il verrait que, du haut de mes montagnes, je pense à lui.

À bientôt, cher frère.

vendredi 16 novembre 2007

Une bonne journée (2e partie)

Je déambulais dans les rues, quand j'ai vu un commerce qui vendait des haricots rouges. Or j'aime les haricots rouges. J'ai décidé d'en acheter. J'ai alors commencé à jaser avec le proprio, Antonio, à propos des haricots, du prix des superbes chapeaux qu'il vend (chapeaux de llanero - de style cowboy - et chapeaux de paille, très paysan), du but de ma présence ici, du Canada, de la Feria du café qui a lieu la semaine prochaine, etc.

Sur l'entrefait, un homme est entré et s'est joint à notre discussion. Puis, il a empoigné une cuatro à vendre et il s'est mis à jouer une chanson qui parlait du café. Une chanson tout à fait excellente, drôle, poétique, porteuse d'une mélodie toute simple, mais très efficace, couronnée par une voix confiante, pleine, joyeuse. Il a joué comme ça pendant un bon 2-3 minutes. J'avais le sourire fendu jusqu'aux oreilles: ce sont des moments comme ça qui font que j'aime voyager. Des petits bouts de magie dans le quotidien, des éclats de grâce dans l'ordinaire des journées. Fugaces, mais éternels.

Quand il eût fini, je l'ai remercié, j'ai remercié Antonio et je suis parti. Mais je reviendrai à son commerce: je veux un de ses chapeaux...

Une bonne journée (1ère partie)

Ce fut ma meilleure journée depuis que je suis à Sanare. Pour plusieurs raisons. D'abord, j'ai enfin réussi à obtenir des informations que je demandais depuis le début de la semaine. Tous les jours, j'allais au bureau du tourisme ou à l'hôtel-de-ville, dans l'espoir que la responsable des communications me remette enfin les documents dont j'avais besoin. Eh bien, ce matin, je les ai eus. J'ai insisté plus que d'habitude, aussi. C'est comme ça que ça marche au Venezuela: il faut vraiment pousser les gens dans le derrière pour obtenir ce que l'on veut. Et non, je ne pourrais confirmer que cette affirmation est vraie dans toutes les situations.

À part ça, j'ai réglé quelques détails logistiques chiants par rapport au renouvellement de mon visa (c'est une longue histoire, et je n'ai pas vraiment envie de m'étendre sur le sujet). Mais ce que je peux dire, c'est que ça fait du bien.

J'ai aussi acheté un excellent pain frais. Miam.

Il fait super beau et on est très bien dehors. Et il neige au Québec, paraît-il.

C'est vendredi.

Et j'ai vécu un moment très cool. À lire dans le prochain message.

mardi 13 novembre 2007

Le personnage Chávez

Hugo Rafael Chávez Frías est un personnage unique. Aujourd’hui, il a fait une conférence de presse de près de 4 h, en direct, à la télévision. 4 h!!! C’était incroyable. Il avait seulement quelques feuilles devant lui, mais il ne les regardait presque jamais. Comme s’il savait toujours où son discours s’en allait, comme s’il avait un plan bien précis en tête et que rien ne pouvait l’en écarter. Il sait utiliser les silences, les pauses, les symboles, les mots forts, les phrases-choc, les tons de voix et les diverses émotions qu’ils véhiculent, etc.

Qu’on soit pro- ou anti-Chávez, il faut toutefois reconnaître une chose: il est médiagénique. Il a compris la force des médias, il a compris comment susciter la controverse et comment en tirer profit. Lors du sommet ibéro-américain de Santiago, il a traité de fasciste à plusieurs reprises José Maria Aznar, l’ancien premier ministre espagnol, et ce, devant le roi d’Espagne Juan Carlos et José Luis Rodriguez Zapatero, le premier ministre actuel. Cyberpresse a quelques articles sur le sujet, pour ceux et celles que ça intéresse. L’onde de choc provoquée par ses déclarations continue de secouer le monde hispanophone, de Caracas à Madrid. Et Chávez en a rajouté depuis, il a jeté du pétrole sur le feu, afin de faire parler de lui, de ses idées, de ses ambitions. Et il n’en manque pas, d’ambitions, comme en témoigne son projet de réforme constitutionnelle. Il y aurait beaucoup à dire sur ce projet, mais ce sera le sujet d’un prochain texte…

dimanche 11 novembre 2007

De la lutte, enfin!! Mais...

Aujourd'hui, je voulais enfin regarder "Alo Presidente", mais je n'ai pas trouvé la fameuse émission. Peut-être que Chávez était en train de cuver son vin, à la suite de l'apparent party au "Sommet des peuples", un sommet alternatif qui a suivi le Sommet ibéro-américain de Santiago. Or au Sommet ibéro-américain, Chávez a fait de nombreuses déclarations incendiaires, surtout à l'endroit du gouvernement espagnol. Le roi d'Espagne et le premier ministre espagnol ne les ont pas digérées. Pas du tout. Il n'a pas la langue dans sa poche, ce Hugo.

Par contre, en zappant, je suis tombé sur une émission de lutte de la LRWA, à la télé portoricaine. Cool!!! Je n'en avais pas regardé depuis un bon moment. Je l'ai regardée quelques minutes, mais j'ai vite décroché. La production était quelque peu amateur, les lutteurs n'avaient pas de véritable personnalité et l'action était décousue. Depuis quand on sort un bat de baseball au bout enroulé de fil de fer barbelé pendant un match d'une émission hebdomadaire? En plus, le blasphémateur a osé l'allumer!! What the hell? Non, messieurs-dames, ce bat de baseball, objet-culte hautement craint dans le monde de la lutte, ne doit être utilisé qu'à bon escient, qu'en des circonstances spéciales, comme dans un Last Man Standing Match, un Hell in a Cell ou un Street Fight. Le décorum l'exige. Roland Barthes aurait été d'accord avec moi. Il connaissait ça, la lutte.

J'ai alors fermé la télé. Une telle transgression des codes était inacceptable. Même pour un fan fini comme moi...

Lundi, le retour

Toute bonne chose a une fin. Surtout les vacances. Lundi matin, on devait hélas rentrer. Debouts à 6 h, on s'est préparés et on a été déjeuner à notre petit resto d'à-côté. Je vous le dis, la dame fait d'excellents empanadas.


Pas de problème pour trouver un bateau jusqu'à Choroní. Splendides paysages teintés du soleil levant.

Arrivée à Choroní. Entente avec un chauffeur de taxi pour lift jusqu'à Maracay. Attente. Photos dans village. Départ dans les montagnes. Soit dit en passant, le trajet se fait infiniment mieux en taxi qu'en bus. On a pu mieux apprécier les incroyables paysages du Parc national Henri-Pittier...

Arrivée à Maracay. Ce fut le moment des "au-revoir". Je déteste ces moments. Marilou est alors repartie pour Caracas; je suis parti pour Barquisimeto. Trajet plate. À Barqui, j'ai flâné un peu, je me suis promené dans la ville. Sorti de l'argent. Je suis ensuite rentré à Sanare, seul, heureux de ma fin de semaine, mais triste que ce soit déjà terminé.

Et en plus, la putain de porte de ma posada était barrée.

samedi 10 novembre 2007

Cepe

Dimanche, on a décidé d'aller visiter une autre plage, celle de Cepe. On s'est levés tôt, on a été près de la plage de Chuao, où débarquent les pêcheurs. On a alors croisé un monsieur qu'on avait rencontré la veille, dans le village de Chuao, et il nous a offert une bière.... à 9 h 30. Ça m'a rappelé les Jeux de la communication... ha ha!!

C'est alors qu'un anglophone est venu me parler, mais je n'ai pas trop compris ce qu'il m'a baragouiné. Il avait l'air déboussolé, comme un gars qui avait sévèrement brossé toute la nuit et qui s'était réveillé dans un lieu qu'il ne connaissait pas. Il voulait retourner à Choroní. OK... weird.

On n'a pas eu à chercher longtemps pour un lift, des gens venaient nous voir pour nous proposer des tours de bateaux. On a donc filé vers Cepe. Une ride de bateau sur la mer des Caraïbes, le matin, ça rend plutôt joyeux!

Soleil, baignade, bière, rencontre avec un couple argentin qui vendait de l'artisanat. Ouaip, j'en prendrais plus souvent, des journées comme ça...

Chuao - le paradis (4e partie) - la soirée

Après la plage, Marilou et moi sommes revenus à la posada, pour une douche. Puis, on a été souper dans un minuscule resto, juste à côté de la posada. Une sympathique dame nous a servi un excellent poulet et des jus de guanabana (je ne sais pas quel est le nom de ce fruit, en français).

On a ensuite passé un bon moment à regarder une émission de télé délirante, "Bailando con los gorditos". Traduction: "Dansons avec les gros". C'est comme "Le match des étoiles", mais les chorégraphies sont effectuées par une célébrité... et un gros ou une grosse. Avant chaque performance, on voit le duo pratiquer son numéro. C'est vraiment incroyable... et les gens adorent ça! Les gros et grosses semblent beaucoup s'éclater eux aussi. Peut-être que les gros et grosses d'ici s'assument plus qu'au Québec et qu'ils sont en fait flattés de passer ainsi à la télévision. En tout cas, c'est de la télé comme on n'en verrait jamais au Québec.

Enfin, dodo bien méritée. La plage, ça épuise.

vendredi 9 novembre 2007

Chuao, le paradis (3e partie) - la plage

Enfin, la plage!! Pour ma part, je vivais un moment particulier: c'était la première fois que j'allais à une vraie plage. Pas une désolante étendue rocailleuse comme celle du lac Memphrémagog, mais une vraie plage de carte postale, tout en sable chaud et fin, peuplée de gens et de crabes.

C'était aussi ma première baignade dans une mer. À 31 ans, il était temps. J'ai donc marché jusque dans l'eau et j'ai affronté les vagues qui se ruaient vers moi. Ah le bonheur... L'eau était fraîche, un agréable contraste avec la chaleur ambiante. J'y suis resté quelques minutes, le temps de savourer le moment.

Par contre, j'ai rapidement réalisé que le sel marin avait le même effet corrosif sur mes yeux que le chlore des piscines. Qu'importe, je voulais voir la mer, je l'ai vue et je m'y suis baigné. De quel droit pourrais-je me plaindre? Voilà. Une très agréable première fois.

Chuao, le paradis (2ème partie) - le cacao

Samedi matin, Marilou et moi avons été en bus dans le village de Chuao, situé à quelques kilomètres à l'intérieur des terres. Il semblerait que le meilleur cacao du monde est produit ici. On voulait donc goûter des merveilles chocolatées.

Après quelques questions ici et là, on a finalement abouti dans la maison d'une sympathique femme, Ernestia (je crois), qui a bien voulu nous vendre quelques-unes de ses créations. Ainsi, on a pu savourer un exquis gâteau au chocolat, un surprenant délice fromagé au cacao et une non moins surprenante boisson alcoolisée au cacao, le "ponche de cacao". C'est comme un pouding au chocolat mélangé avec du rhum. Je sais, sur papier, ça paraît dégueulasse, mais en réalité, c'est très bon.



Satisfaits de nos découvertes, on est ensuite repartis vers la plage, pour profiter du soleil et de l'eau.

Chuao, le paradis (1ère partie) - l'arrivée

Sitôt arrivés à Chuao, on est allés à notre posada. On y a rencontré Richard et Malera, les sympathiques proprios. On a laissé nos trucs et on a été manger dans un resto, où Javier nous a cuisiné un excellent poisson. Je suis sûr que c'est un piranha:

Après le repas, retour à la posada, douche et dodo. Tant d'émotions, ça épuise...

jeudi 8 novembre 2007

L'enfer avant le paradis (3ème partie)

Après la traversée épique de la montagne, je commençais à relaxer. La route s'aplanissait peu à peu. On a croisé quelques villages isolés, des restos en bordure du chemin et des gens qui étaient descendus de leur voiture pour admirer le paysage et boire un coup (et offrir un shooter à notre chauffeur... qui l'a accepté. Heille, toé, fais pas le cave...).

Puis, Choroní. Enfin. Quelle ne fut pas notre soulagement, à Marilou et moi, de poser le pied hors de ce tacot bruyant et puant! Aussitôt, on s'est dirigés vers la plage, afin de trouver un lift vers Chuao. Cinq minutes plus tard, on était assis dans un long bateau à moteur, en compagnie de plusieurs autres personnes. On est alors partis, à vive allure, sur les flots majestueux de la mer des Caraïbes. Le vent dans les cheveux, le vent salé dans les narines, on retrouvait notre entrain. Enfin, on touchait au but de notre voyage!!

Près de dix minutes plus tard, on débarquait à Chuao. Tout de suite, on a été conquis par la beauté des lieux. Cette vision a justifié toutes les péripéties difficiles qu'on a vécues ce jour-là. On était arrivés au paradis.


Un mois

Ça fait un mois aujourd'hui que je suis arrivé au Venezuela. Il me reste environ deux mois et demi à vivre ici. Là-dessus, j'ai deux semaines de vacances durant le Temps des Fêtes. Je compte bien en profiter. Mérida, here I come!!

Ce fut tout un mois. J'ai vécu bien des trucs et je me dis que j'en vivrai encore plein d'ici mon départ. Le Venezuela est un pays très intense. Beaucoup plus intense que les pays d'Europe que j'ai visités. C'est l'Amérique du Sud, l'Amérique latine, un monde parfois semblable à ce que je connais, mais généralement tellement différent.

Je ne sais pas encore si j'aime ou je déteste le Venezuela. Il y a des jours où tout est merveilleux, d'autres où tout me paraît merdique (surtout quand il pleut). J'imagine que c'est normal. Je ne fais pas que visiter le pays, j'y vis. J'essaie d'apprendre les us et coutumes, et ce n'est pas toujours facile. Je commence à m'y retrouver un peu (pour certaines choses, à tout le moins), mais il y a tant à découvrir, je ne pourrai prétendre avoir vraiment connu le Venezuela. Le pays est bien trop grand, bien trop complexe. Je n'aurai vu que la pointe de l'iceberg. C'est déjà beaucoup.

Deux mois et demi... ça va passer vite!!

mercredi 7 novembre 2007

L'enfer avant le paradis (2ème partie)

La route pour Choroní fut tout simplement infernale, pour les raisons suivantes:

- Un bus vraiment bondé (j'ai passé plus d'une heure debout, pogné dans l'allée);
- Du reggaeton tonitruant (un mélange de hip-hop et de reggae, le volume dans le fond... ouf. On se serait cru dans une discothèque);
- Un barrage de klaxons (le chauffeur devait avertir les autres automobilistes qu'il négociait les virages);
- Une route ultrasinueuse, fichtrement dangereuse qui serpentait à travers les montagnes (man, ce doit être freakant de conduire là-dedans!);
- Une puissante odeur d'essence (beurk);
- Un bus aux amortisseurs déficients (un tape-cul, en bon québécois);
- Mon ventre vide qui criait famine (le déjeuner était loin).

Mais ça en a valu la peine.

Mon premier pot-de-vin

Je l'ai donné à un militaire du Parc national Henri-Pittier. C'était ça ou on n'allait pas à la plage. Pourquoi? Parce que j'ai stupidement oublié de traîner mon passeport.

J'avais toutefois une photocopie de mon passeport: je m'en sers pas mal d'habitude, pour toutes sortes de situations. Je croyais que ça suffirait pour ce périple. Erreur. Il me fallait l'original.

Le bus est arrivé à l'entrée du parc. Tout le monde a débarqué du bus. Les militaires, armés de mitraillettes, ont fouillé les bagages. Les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. C'était très particulier. Un militaire a demandé à voir nos passeports. Marilou l'avait. Pas moi. C'est alors qu'il nous a fait un discours sur l'absolue nécessité d'avoir son passeport sur soi, sur le fait qu'on ne pouvait aller plus loin, que c'était la loi, etc. Il était apparemment intraitable. On a durement encaissé le choc.

Marilou, du haut de ses 5 pieds 2, a alors commencé à discuter avec le militaire. Puis avec les trois autres qui se sont joints à la discussion. Notre bus est reparti pendant ce temps. Traître!! Enfin. Marilou a négocié un moyen de nous sortir de cette fâcheuse situation. Après plusieurs minutes (une éternité, plutôt) d'échanges, un des militaires a laissé entendre qu'il y aurait peut-être moyen de s'arranger. Il ne voulait pas dire le mot "argent" (ou "pot-de-vin"), mais c'était assez clair...

Mairlou voulait le faire parler. Après quelques minutes de plus, elle a réussi. Rambo a fini par suggérer une contribution de 50 000 Bolivars (environ 22-23 $ CAN). Elle a refusé. Elle a dit que c'était trop cher, qu'on n'était pas riches, qu'on était de pauves étudiants québécois, etc. Sgt. Slaughter lui a demandé combien elle voudrait donner. Elle a répondu 20 000 B. (moins de 10 $ CAN). GI Joe a accepté. J'ai donc sorti discrètement un billet de 20 000, je l'ai glissé dans la main d'un autre militaire. Mon premier pot-de-vin...

On nous a alors promis qu'on monterait dans le prochain bus qui arriverait, mais que la prochaine fois, on n'aurait pas autant de chance. Un des militaires m'a même dit que si je repassais ici sans mon passeport, c'est menottes aux mains qu'il me livrerait au bureau de l'immigration. Ça va, je suis peut-être distrait, mais pas con. J'ai compris la leçon.

Je me dois de mentionner que Marilou a étudié en résolution de conflits. En tout cas, si cette péripétie avait été un examen, elle aurait eu 100 % Merci Marilou!!

Un bus est enfin arrivé. On y a monté, sans payer. Il était archi-bondé, mais on était tellement heureux de quitter nos nouveaux amis qu'on aurait même monté dans le Titanic. Après tout, ça ne pouvait être pire.

C'est ce qu'on croyait.

L'enfer avant le paradis (1ère partie)

Par où commencer? Il y a tant à raconter.

Je suis parti de Sanare vers 8 h, vendredi matin. J'ai alors pris un bus pour Barquisimeto. De là, j'ai pris un taxi pour Maracay, en compagnie de trois autres passagers. La route était superbe, elle traversait de splendides régions montagneuses.

À Maracay, j'ai retrouvé Marilou au terminus. On a aussitôt cherché le bus pour Choroní. On l'a trouvé, on y a pris place. Enfin, façon de parler. On était plutôt coincés, avec nos sacs. Puis, on est partis pour le Parc national Henri-Pittier, lieu de passage obligé vers la côte.

Et c'est là que l'aventure a vraiment commencé.

Retour à la normale...

Bon, la situation avec la porte est maintenant réglée. J'aurai ma clé demain. Quelle mésaventure...

mardi 6 novembre 2007

Un retour difficile...

Lundi, fourbu de ma fin de semaine, je suis arrivé à mon auberge. J'ai essayé d'en ouvrir la porte, mais elle était barrée. Or je n'en ai pas la clé. C'est mon collègue Sergio qui l'a et qui a jugé bon de verrouiller cette porte. J'étais fâché, car j'avais juste hâte de déposer mes trucs et de relaxer. Là, je dois attendre que Sergio revienne de Valencia, à trois heures de route de Sanare. Et comme c'est là, il ne revient pas avant demain, au minimum. Pas fort, comme move...

Heureusement, je peux accéder à ma chambre. Mais je ne peux aller ni dans la cuisine, ni dans le salon, où se trouve l'ordinateur que j'utilise habituellement. C'est pourquoi je n'ai pas encore mis de photos de ma fin de semaine sur Internet. Mais je le ferai dès que possible. J'en ai pris beaucoup, et elles sont magnifiques!! Les autres textes suivront également. Patience...

Une fin de semaine géniale

Eh oui, c'était génial!! La mer, le sable, le soleil, l'eau bleue, la bière froide, les gens sympathiques, les thongs partout, les promenades en bateau, le poisson, le village de Chuao, les délices au cacao de Chuao, les plages de Chuao et de Cepe...

Il y a eu quelques moments moins agréables, mais j'y reviendrai. Il y a tant à raconter que j'écrirai plusieurs messages. À suivre...

jeudi 1 novembre 2007

Je voudrais voir la mer... et je vais la voir!!

Demain, Marilou et moi partons pour Chuao, une île de la mer des Caraïbes, dans la région de Puerto Colombia. C'est mon cadeau de fête: un petit coin de paradis pour quelques jours. On se rejoint à Maracay, puis on prend le bus jusqu'à Puerto Colombia. Il paraît que la route pour s'y rendre est particulièrement sinueuse...

Je serai de retour lundi. Je passerai donc la fin de semaine les pieds dans les eaux bleues de la mer des Caraïbes, pendant que vous maudirez le froid qui s'installe peu à peu au Québec. Ha ha... à lundi!

Trop de café et deux funérailles

Aujourd'hui, j'ai bu trop de café. Cinq tasses. Pour moi, c'est beaucoup trop. Mais bon, j'aime tellement le goût du café, comment y résister? Enfin. Pour distiller la caféine qui surchargeait mon métabolisme, je suis sorti pour marcher. Il faisait beau, alors j'en ai profité.

J'ai fait la "Main", comme on dit. Elle est assez longue ici, plus longue que dans bien des villes que j'ai connues (ex. Magog). Durant ma promenade, j'ai croisé deux processions funéraires.

Ça se déroule ainsi: un corbillard ouvre le cortège. Derrière suit le cercueil, porté par six hommes. Derrière les six porteurs marchent plusieurs dizaines de personnes. Il y a peu de bruits, peu de mots, peu de larmes. Le tout est imprégné d'une grande sobriété. La procession se rend alors dans une église pour la cérémonie. Or je ne suis pas entré dans l'église. Je me suis contenté de regarder le cortège. Deux foi plutôt qu'une.