J'ai déjà insisté dans des textes précédents sur l'importance de la musique en voyage. Or, bien que le simple fait d'en apporter lors de nos déplacements ajoute de la valeur à notre expérience, je crois que c'est encore mieux de se donner la peine de choisir des chansons qui cadreront avec l'environnement dans lequel on passera du temps, et ce, même si on ne peut prévoir toutes les péripéties qu'on vivra là-bas. Par exemple, certaines musiques conviennent mieux à un climat chaud. Écouter de la salsa dans les Caraïbes a du sens. Écouter du Immortal dans la même région, ça jure un peu. Beaucoup. Une pièce comme Grim and Frostbitten Kingdoms (de l'album Battles in the North) n'évoque pas l'ambiance qui règne en ces lieux. De même, écouter du reggae en Sibérie peut provoquer un contraste puissant, voire désagréable. Je dois cependant admettre que des personnes peuvent retirer du plaisir de ce genre de situations incongrues. Grand bien leur fasse.
En fait, ces accords entre chansons et lieux ressemblent aux accords entre vins et mets: on peut bien boire n'importe quel vin avec n'importe quel plat si on le désire, mais le repas sera plus satisfaisant si on réunit des éléments qui, de par leur nature, se complètent. C'est pourquoi j'aime associer des artistes précis à des ambiances spécifiques: ainsi, j'écoute du In Flames en Allemagne, du Maná au Venezuela ou du Orphaned Land en Turquie. Ces associations créent une concordance agréable et maximisent la rencontre entre la musique et les évènements. Je suis toutefois persuadé que certains styles se prêtent mieux à un plus grand nombre d'atmosphères que d'autres: Bad Religion ne m'a jamais déçu, peu importe où je me trouvais lorsque j'en écoutais.
Ce phénomène de concordance s'avère difficile à expliquer, car très personnel. J'en conviens. Mais pour moi, il existe bel et bien. Si vous n'en êtes pas convaincu, essayez, vous verrez.