Jozef Siroka signe ici un intéressant texte sur la direction prise par le personnage de James Bond, dans Casino Royale (2006). Personnellement, j'aime bien ce virage plus sombre, plus humain. J'ai très hâte de voir Quantum Of Solace, qui sort le 14 novembre, mais j'avoue que je m'attends à plus d'endroits exotiques, plus d'action, plus d'impossible. Je veux de la mythologie. Car James Bond est un personnage mythologique. Son univers constitue une mythologie. Remplacez les Dieux par les gadgets et vous arrivez au même résultat: un héros aux talents infinis, des ennemis plus grands que nature, des missions impossibles et des femmes à la fois mystérieuses, désirables et parfois même dangereuses. James Bond est le Héraclès d'aujourd'hui.
D'abord, dresser la liste des talents des deux personnages serait fastidieux, mais disons simplement que Héraclès et James Bond savent tous deux se battre. Ensuite, Héraclès est connu pour ses Douze Travaux inhumains; James a fait des dizaines de missions, toutes aussi inimaginables les unes les autres. Puis, Héraclès a vaincu des ennemis hors du commun; James aussi.
Enfin, en ce qui a trait aux femmes... une légende grecque affirme que Héraclès aurait fait l'amour avec 49 des 50 filles du roi Thespios en une seule nuit. La dernière aurait choisi de rester vierge pour devenir prêtresse. C'est mieux que James, je dois l'admettre. Mais 49 fois en une nuit? Un bref calcul: une nuit = 8 heures (grosso modo). 8 heures = 480 minutes. 480 divisé par 49 = un peu de moins de dix minutes par femme. Conclusion: Héraclès récupère vite, mais il ne dure pas longtemps. Je suis sûr que James le bat là-dessus. D'où le nombre impressionnant de "Oh James" dans les films du célèbre espion.
(source: GRAVES, Robert. Les mythes grecs, Paris, France Loisirs, 1984, p. 149)