lundi 3 décembre 2007

Un autre Caracas est possible

Eh oui, j'ai découvert un autre visage de Caracas. Plusieurs visages, même. Depuis vendredi, je me suis promené dans différents quartiers de la ville, certains plus riches et d'autres plus pauvres. Par exemple, le quartier de Sabana Grande ressemble davantage à un quartier de grande ville européenne. Plein de commerces, plein de passants, des rues piétonnières... je me pensais plus à Rome qu'en Amérique du Sud.

Vendredi soir, Marilou, son collègue Nestor et moi avons marché dans la région près du métro Chacao. Sympathique quartier, dans lequel se trouve un centre d'achats colossal, le Sambil. Cinq étages de tout qu'un consommateur peut espérer, avec des marques réputées, comme Armani ou Louis Vuitton. Impressionnant, dans un pays qui se plaît à dénoncer les impérialismes de tout acabit.

On a ensuite été au resto italien Don Corleone. On y a bu quelques bières et mangé. Puis, on est rentrés en taxi à la posada, dans le quartier Antímano. On a pu constater que c'était très vivant le vendredi soir, à Caracas. En chemin, Nestor a été acheter une 24. Eh eh... on a donc passé une excellente soirée à boire et à jaser de toutes sortes de choses. Constatation: mon espagnol s'améliore. Après une douzaine de bières, j'étais capable de converser intelligiblement. Enfin, je crois.

Samedi, j'ai visité le barrio d'Olivett, dans les montagnes du nord-ouest de la ville. C'est là que vivent Nestor et sa famille. Pour s'y rendre, on a pris un bus qui s'est faufilé dans des rues étroites, escarpées. La vue de Caracas était à couper le souffle. Marilou et moi avons été accueillis avec beaucoup de chaleur. Ici, quand on est invités par des gens, on est toujours traités comme des rois: bouffe à volonté, café, alcool, etc. C'est presque gênant, autant d'hospitalité. On ne paie rien, on reçoit tout.

Dimanche, j'ai participé à une corvée communautaire, j'ai nettoyé le bord d'une route en terre avec une pioche. C'est qu'il y a un sérieux problème de gestion des déchets au Venezuela. Sérieusement, c'est grave. D'imposants amoncellements de déchets jonchent la plupart des rues, et les odeurs qui s'en dégagent sont pour le moins relevées. Une importante éducation en matière de gestion des déchets est nécessaire, ici. Les gens jettent de tout, partout. C'est dommage, car certains lieux magnifiques sont souillés de détritus, comme des bouteilles de bières vides et des sacs de chips. J'ai tout de même pris des photos hallucinantes, les paysages sont sublimes. Voyez ce que je veux dire...




À certains moments, les nuages bloquaient le soleil et la température chutait alors de façon notable. Ils recouvraient les lieux et leur conféraient une allure fantômatique, sinistre. Tout un contraste avec les moments ensoleillés.

Par ailleurs, j'ai pu goûter au miche, une boisson anisée typique des Andes, fait avec de la canne à sucre. Pas mauvais pour une boisson à l'anis... un goût que je n'aime pas, habituellement. J'ai aussi mangé une délicieuse soupe, que les femmes ont préparé pendant que les hommes travaillaient dans la rue. Tout le voisinage était présent pour partager ce repas. Vraiment une belle ambiance...

Ce soir, je me suis promené dans le quartier Paraiso. Si on exclut les palmiers, je me sentais à Montréal, en septembre. Des rues bordées d'arbres, des trottoirs larges, presque propres (c'est relatif, bien sûr), des commerces et restaurants en quantité. Un quartier de classe moyenne. J'ai même vu des maisons avec des espaces gazonnés, ce qui est très inhabituel, ici. Très belle église, aussi.

Bref, ce fut un très agréable séjour à Caracas. J'y ai vécu de nombreux moments qui me font de plus en plus aimer le pays, car ils m'ont fait découvrir l'âme des lieux, des gens qui les habitent. Et à mes yeux, c'est le but de tout voyage.