Tel que promis, je vous livre ici un premier texte sur certains aspects de mon voyage que je n'ai pas encore eu le temps d'aborder. Bonne lecture!
La place Jeema-El-Fna est inscrite sur la liste des chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité de l'UNESCO. Et quand on s'y trouve, on comprend pourquoi. Cet endroit est unique. L'ambiance y est survoltée, tout y est bouillant, effervescent, et ce, toute la journée. Mais dès le début de la soirée, cette intensité monte d'un cran. Les stands à nourriture sont montés, les viandes commencent à griller, les restaurateurs interpellent les promeneurs, les musiciens et autres artistes de rue y exécutent leurs meilleures prouesses. Ce qui est encore plus intéressant, c'est de voir qu'autant les touristes que les Marrakchis fréquentent la place.
Ainsi samedi soir (le 13), avec nos ami-es internationaux, on a été souper aux merguez sur la fameuse place. On y a trouvé un stand, on s'y est assis et on a commandé. J'ai été déçu du résultat, je m'attendais à des saucisses plus relevées. J'ai heureusement pu en manger de très bonnes le lendemain, dans un petit resto près de nôtre hôtel.
On a ensuite été sur la terrasse du café Glacier, au troisième étage de l'établissement. De là-haut, on avait une vue imprenable sur la place, sur son activité fourmillante et sur le splendide minaret de la mosquée Koutoubia. C'était fascinant. La terrasse était d'ailleurs bondée, et beaucoup de gens - des touristes, comme nous - prenaient des photos et filmaient l'action.
On jasait de plein de trucs en sirotant un thé à la menthe (aussi appelé "whisky berbère"); ainsi, j'ai appris de Raoul que les jeunes Espagnols aimaient particulièrement boire du Kalimocho, un mélange de vin rouge cheap et de Coca-Cola. En fait, il s'agit souvent pour ces jeunes de leur premier contact avec l'alcool. On a aussi parlé de certaines traditions espagnoles particulières, comme les lâchers de taureaux dans les rues de Pampelune (selon Raoul, les personnes qui sont blessées lors de cet évènement sont généralement des touristes saouls), la bataille de tomates de Buñol (la Tomatina) ou les castells, ces tours humaines qui se "construisent" sur certaines places publiques de la Catalogne. Je suis captivé par ces traditions, car elles révèlent l'originalité d'une culture. Même si certaines peuvent nous paraître discutables.
Puis, vint le temps d'aller se coucher: Laila, Hiroko, Raquel et Raoul partaient tôt le lendemain pour les cascades d'Ouzoud et la ville d'Essaouira, sur la côte Atlantique. Ce fut donc le temps des adieux. J'ai toujours trouvé ces moments doux-amers: doux, car ils sont intenses, vrais, émotifs; amers, car les chances de revoir ces gens sont minces, voire nulles, dans la majorité des cas. Avec les années, j'apprends toutefois à ne voir que le doux et à oublier l'amer. C'est de plus en plus facile.
René et moi sommes alors rentrés à notre hôtel, fatigués par notre excursion, mais heureux de toutes les péripéties vécues.