Donc, nous avons amorcé la randonnée en dromadaire. Un animal bien stable, sauf au moment d'embarquer et de débarquer; il faut alors bien se cramponner. Ce fut magique. Quelle beauté, que le désert! Et quel silence, aussi. On avait tous mis des chèches pour se couvrir la tête: la mienne était bleue, et celle de René, brun-rouge. On était mené par un guide berbère, qui marchait devant nous. J'étais en queue de peloton, juste derrière René. Mon dromadaire n'arrêtait pas de mordre le cul de celui de René; je ne sais ce que cela pouvait bien signifier. En outre, la corde reliant mon dromadaire au reste de la file s'est détachée deux fois; je me suis ainsi retrouvé seul, ce qui a bien fait rire tout le monde.
On a mis environ 1 h 45 pour se rendre au bivouac. Quelle randonnée inoubliable! C'était un excellent moment pour méditer sur la vie et le sens des choses. Les dunes sont superbes. Le sable est fin, doux, chaud, ridé comme un rivage. Malheureusement, c'était un peu nuageux, alors on n'a pu profiter du coucher de soleil qu'on aurait aimé voir. Néanmoins, le paysage était splendide. On est arrivés au bivouac alors que la nuit tombait. Les tentes étaient déjà montées. Tout le monde avait un peu mal aux jambes, après cette activité. On a donc passé le reste de la soirée dehors, assis sur des tapis berbères, à boire du thé à la menthe, à se parler de nous, de nos vies, de nos voyages passés. Habituellement, les discussions se déroulaient tour à tour en français, en anglais et en espagnol. C'était très bien ainsi, j'étais capable de suivre toute conversation et d'y prendre part.
On a soupé tous ensemble dans une des tentes, on a mangé une tajine au poulet avec nos mains. Nice. Ensuite, on est retournés à l'extérieur. Le guide berbère et deux de ses amis, qui sont venus nous rejoindre, ont joué du tam-tam en chantant des chansons de leur répertoire. J'étais couché sur le dos, je regardais les nombreuses étoiles. Un moment bien charmant. On a tous décidé de dormir à la belle étoile, car il faisait trop chaud dans la tente principale. On a donc distribué matelas de sol et couvertures et on s'est endormis, bercés par le vent chaud et la lumière des étoiles.