Je l'ai donné à un militaire du Parc national Henri-Pittier. C'était ça ou on n'allait pas à la plage. Pourquoi? Parce que j'ai stupidement oublié de traîner mon passeport.
J'avais toutefois une photocopie de mon passeport: je m'en sers pas mal d'habitude, pour toutes sortes de situations. Je croyais que ça suffirait pour ce périple. Erreur. Il me fallait l'original.
Le bus est arrivé à l'entrée du parc. Tout le monde a débarqué du bus. Les militaires, armés de mitraillettes, ont fouillé les bagages. Les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. C'était très particulier. Un militaire a demandé à voir nos passeports. Marilou l'avait. Pas moi. C'est alors qu'il nous a fait un discours sur l'absolue nécessité d'avoir son passeport sur soi, sur le fait qu'on ne pouvait aller plus loin, que c'était la loi, etc. Il était apparemment intraitable. On a durement encaissé le choc.
Marilou, du haut de ses 5 pieds 2, a alors commencé à discuter avec le militaire. Puis avec les trois autres qui se sont joints à la discussion. Notre bus est reparti pendant ce temps. Traître!! Enfin. Marilou a négocié un moyen de nous sortir de cette fâcheuse situation. Après plusieurs minutes (une éternité, plutôt) d'échanges, un des militaires a laissé entendre qu'il y aurait peut-être moyen de s'arranger. Il ne voulait pas dire le mot "argent" (ou "pot-de-vin"), mais c'était assez clair...
Mairlou voulait le faire parler. Après quelques minutes de plus, elle a réussi. Rambo a fini par suggérer une contribution de 50 000 Bolivars (environ 22-23 $ CAN). Elle a refusé. Elle a dit que c'était trop cher, qu'on n'était pas riches, qu'on était de pauves étudiants québécois, etc. Sgt. Slaughter lui a demandé combien elle voudrait donner. Elle a répondu 20 000 B. (moins de 10 $ CAN). GI Joe a accepté. J'ai donc sorti discrètement un billet de 20 000, je l'ai glissé dans la main d'un autre militaire. Mon premier pot-de-vin...
On nous a alors promis qu'on monterait dans le prochain bus qui arriverait, mais que la prochaine fois, on n'aurait pas autant de chance. Un des militaires m'a même dit que si je repassais ici sans mon passeport, c'est menottes aux mains qu'il me livrerait au bureau de l'immigration. Ça va, je suis peut-être distrait, mais pas con. J'ai compris la leçon.
Je me dois de mentionner que Marilou a étudié en résolution de conflits. En tout cas, si cette péripétie avait été un examen, elle aurait eu 100 % Merci Marilou!!
Un bus est enfin arrivé. On y a monté, sans payer. Il était archi-bondé, mais on était tellement heureux de quitter nos nouveaux amis qu'on aurait même monté dans le Titanic. Après tout, ça ne pouvait être pire.
C'est ce qu'on croyait.
J'avais toutefois une photocopie de mon passeport: je m'en sers pas mal d'habitude, pour toutes sortes de situations. Je croyais que ça suffirait pour ce périple. Erreur. Il me fallait l'original.
Le bus est arrivé à l'entrée du parc. Tout le monde a débarqué du bus. Les militaires, armés de mitraillettes, ont fouillé les bagages. Les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. C'était très particulier. Un militaire a demandé à voir nos passeports. Marilou l'avait. Pas moi. C'est alors qu'il nous a fait un discours sur l'absolue nécessité d'avoir son passeport sur soi, sur le fait qu'on ne pouvait aller plus loin, que c'était la loi, etc. Il était apparemment intraitable. On a durement encaissé le choc.
Marilou, du haut de ses 5 pieds 2, a alors commencé à discuter avec le militaire. Puis avec les trois autres qui se sont joints à la discussion. Notre bus est reparti pendant ce temps. Traître!! Enfin. Marilou a négocié un moyen de nous sortir de cette fâcheuse situation. Après plusieurs minutes (une éternité, plutôt) d'échanges, un des militaires a laissé entendre qu'il y aurait peut-être moyen de s'arranger. Il ne voulait pas dire le mot "argent" (ou "pot-de-vin"), mais c'était assez clair...
Mairlou voulait le faire parler. Après quelques minutes de plus, elle a réussi. Rambo a fini par suggérer une contribution de 50 000 Bolivars (environ 22-23 $ CAN). Elle a refusé. Elle a dit que c'était trop cher, qu'on n'était pas riches, qu'on était de pauves étudiants québécois, etc. Sgt. Slaughter lui a demandé combien elle voudrait donner. Elle a répondu 20 000 B. (moins de 10 $ CAN). GI Joe a accepté. J'ai donc sorti discrètement un billet de 20 000, je l'ai glissé dans la main d'un autre militaire. Mon premier pot-de-vin...
On nous a alors promis qu'on monterait dans le prochain bus qui arriverait, mais que la prochaine fois, on n'aurait pas autant de chance. Un des militaires m'a même dit que si je repassais ici sans mon passeport, c'est menottes aux mains qu'il me livrerait au bureau de l'immigration. Ça va, je suis peut-être distrait, mais pas con. J'ai compris la leçon.
Je me dois de mentionner que Marilou a étudié en résolution de conflits. En tout cas, si cette péripétie avait été un examen, elle aurait eu 100 % Merci Marilou!!
Un bus est enfin arrivé. On y a monté, sans payer. Il était archi-bondé, mais on était tellement heureux de quitter nos nouveaux amis qu'on aurait même monté dans le Titanic. Après tout, ça ne pouvait être pire.
C'est ce qu'on croyait.